Je me souviens des salles de cinéma des années 90. Les pièces étroites, les fauteuils rouges et les marchandes de bonbons. Je me souviens des décos poussiéreuses et des vieux clips Haribo. Dans ces lieux, le temps semblait s’être arrêté.
Les cinémas n’avaient rien des ces manufactures actuelles. Certaines après-midi, il y avait si peu de monde dans l’établissement, que le gérant s’occupait de tout : réception, projection et vente des confiseries.

Le public était souvent rare, et les lieux calmes. On entrait dans la salle de projection comme au cœur d’un temple.
C’est là que j’ai connus mes premiers grands émois.

C’était le climax des superproductions américaines. On y voyait des courses poursuites, des fusillades, des gyrophares et des explosions. Le cinéma américain était à l’image de son époque : un véhicule lancé à pleine vitesse.
Il était le témoin ivre de la Grande accélération, c’était le spectacle, le bouquet final, la dernière scène de l’Histoire…

Les temps passés dans ces salles obscures sont autant de souvenirs qui peignent la toile de mon enfance, dans les années 90.